Parmi les dix-neuf voix que caroline pierret pirson a rassemblées dans ce film, l’une d’elles compare la libération de la parole provoquée par le mouvement #metoo à un feu de forêt : « On commence à parler, on ne peut plus s’arrêter; on commence à se reconnaître entre nous, on ne peut plus s’arrêter; on commence à guérir, on ne peut plus s’arrêter ». Ce sont ces flammes que captent la caméra et le micro de la cinéaste, en nous plongeant dans l’écoute active de leurs vécus et expériences des violences patriarcales. Inspirée par l’approche cinématographique de Chantal Akerman, qui par son observation lente des choses arrive à saisir les murmures intérieurs de ses personnages, la réalisatrice de Plus jamais silencieuses nous fait entendre ce qui a longtemps été tu par la honte, la solitude, la peur.

Un projet d’une importance capitale pour le mouvement féministe actuel, qui témoigne de l’importance de l’écoute dans la création de solidarités.

C’est avec une grande joie que j’ai à mon tour tendu le micro à caroline pierret pirson, dans le cadre de la quatrième saison de mon balado Les Impostures (l'épisode en question paraîtra le 9 mai prochain). Elle a partagé avec une sensibilité particulière sa propre expérience du patriarcat, les motivations profondes derrière ce travail de création, et le processus artistique qui a fait naître son œuvre. J’espère avoir rendu honneur à ce feu qui l’habite.

Sidonie Gaulin
Réalisatrice sonore

Présenté en collaboration avec

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