Résumé
Le film suit le processus de la production de l’aluminium, de l’extraction de la bauxite en Guinée jusqu’aux entrepôts des usines d’Alcan au Québec. En chemin, on fait la connaissance des ferblantiers, des bijoutiers, des teinturiers, des ébénistes qui fabriquent des instruments de musique, mais aussi une troupe de danseurs et danseuses qui rêvent de se produire à l’étranger.
L'avis de Tënk
Premier documentaire de Sylvain L’Espérance tourné en Afrique de l’Ouest, La main invisible met en dialogue le processus de production industrielle de l’aluminium avec le travail manuel des artisan.e.s et artistes de la Guinée. S’inscrivant dans la continuité de son précédent film Le temps qu’il fait, dans lequel il dresse le portrait choral de personnes exerçant à Montréal un métier marginalisé par le rouleau compresseur du capitalisme, le cinéaste questionne la théorie selon laquelle le marché se régule naturellement, au bénéfice d’un intérêt général (la main invisible du marché). Loin d’exprimer une thèse de manière frontale, le cinéaste pose un regard patient et précis sur le geste (les mains invisibilisées) et sur les interactions sociales qui participent à consolider la communauté. Tout en finesse, il accorde aux spectateur.trice.s une grande liberté dans la lecture de son œuvre. Un documentaire subtile qui fait confiance à l’intelligence dont on souhaite le ruissellement.
Hubert Sabino-Brunette
Enseignant, programmateur