Sylvie Lapointe
Programmatrice
Sylvie Lapointe pratique le métier de cinéaste depuis 1995. Elle réalise et produit des documentaires au Québec (Vue de ruelle, 2017 et 2018), au Mexique (Polvo, 2020; Simplement, una despedida, 2017; et La leçon de l’escargot, 2012) et au Guatemala (Yanina, guérillera ou coopérante?, 2001). De plus, elle collabore à une cinquantaine de projets auprès d’autres cinéastes à titre de recherchiste, directrice de production et assistante à la réalisation. En 2021, elle entreprend une maîtrise en anthropologie à l’Université de Montréal où elle étudie notamment les courants décolonisateurs et les approches d’écologisation de nos rapports au(x) monde(s) afin de les agencer éventuellement à une écriture filmique sensible.
Le cinéma documentaire, celui porté par des passionné·e·s trop souvent à bout de bras, hors des canaux officiels, prend le temps de fouiller les questions personnelles, sociales, politiques à fond et incarne des histoires humaines et inhumaines qui nous transforment. Par sa praxis au Québec, il est un art résistant, quasi habité par une agentivité et un désir de vivre et survivre. Il est une possible expérience qui peut jouer sur plusieurs fronts en même temps. Il est à contre-courant des systèmes, il opte pour la lenteur, la contemplation, il est un slow food pour l’esprit. Pour tout ça, je suis ici.
Ma tendance actuelle est de naviguer dans les univers qui nous transforment et nous éloignent des cultures de séparations dans laquelle la pensée moderne occidentale nous a plongé·e·s. Je suis obsédée par ces renouvèlements possibles de nos pensées. Le cinéma documentaire nous ouvre à des expériences de la pensée, à des manières d’appréhender le monde, les mondes. Il nous fait voyager avec audace et sans limites. « Sentir-penser » (Arturo Escobar) de nouveaux rapports au(x) monde(s) avec le documentaire.