Résumé
Une camionnette vitrée parcourt les rues de Beyrouth, abritant une caméra qui explore la ville. En chemin, plusieurs personnes sont invitées à partager un moment personnel dans ce confessionnal émouvant. Chacun.e se présente comme un visage, un corps, une posture, une voix, une attitude, une émotion, un point de vue, un souvenir. Leurs confessions sont vraies, franches et intimes. Cependant, assez rapidement, la camionnette se vide à nouveau et erre dans Beyrouth, à la recherche de quelque chose, de quelqu’un.
L'avis de Tënk
La cinéaste libanaise Sarah Francis nous livre avec son premier long métrage, Birds of September, un film onirique se déroulant dans les rues de Beyrouth, où la caméra, à travers la perspective d’un véhicule vitré, parcourt le paysage urbain. Elle observe et capture avec grâce tout ce qui se trouve sur son chemin, donnant vie aux couleurs de Beyrouth qui vibre au rythme de ses habitants. Les réflexions poétiques fascinantes de la cinéaste, exprimées par un narrateur, nous guident à travers des espaces parfois calmes, parfois bondés, commentant avec nostalgie la mémoire, le sens des rêves et l’esprit de la ville. La boîte de protection transparente, qui se mue en confessionnal privé, présente les histoires personnelles d’individus issus de différents horizons. À l’intérieur, le bruit du monde s’estompe pour laisser place à ces portraits intimes dépeignant différentes réalités de la vie. Le dispositif isolant les personnages contribue à créer un sentiment de proximité avec ces derniers, qui regardent directement la caméra, puis se tournent vers Beyrouth. Filmant dans le chaos avec un sens magistral du cadre et du contrôle, les histoires individuelles se mélangent habilement les unes aux autres pour rejoindre celles du collectif, se transformant en une méditation harmonieuse sur la ville et son âme.
Marlene Edoyan
Programmatrice, RIDM