Résumé
Dans un pays qui n’offre pratiquement aucun service de traitement malgré une crise de la toxicomanie, Laila Haidari a pris la décision très inhabituelle de fonder son propre centre de traitement et un restaurant où tous les serveurs sont des héroïnomanes en voie de guérison. Une perspective profondément personnelle sur l’épidémie mondiale de toxicomanie qui suit le travail d’amour d’une femme qui se bat pour maintenir son centre en vie face aux menaces physiques, à l’opposition gouvernementale et au départ de la communauté internationale d’Afghanistan.
L'avis de Tënk
L'Afghanistan est le premier producteur d'opium au monde, une narco-économie qui a grandement contribué à la prolifération de la corruption étatique, au financement du mouvement taliban et qui a précipité plusieurs millions d’Afghan.e.s dans la dépendance.
Laila au pont nous amène dans cette dure réalité, sur le chemin de Laila Haidari, une femme courageuse qui s’est donné comme vocation d’aider les personnes qui, comme son frère, sont aux prises avec des problèmes de toxicomanie dans un pays où une dose coûte le prix d’un pain. Véritable exemple de résilience et d’acceptation, Laila est un filet de sécurité et de stabilité pour les personnes dépendantes qu’elle accueille dans son centre de réadaptation à Kaboul. « Un pont ne vous saisit jamais par la jambe pour vous obliger à traverser de l’autre côté. Une personne doit traverser par elle-même. » affirme Laila. C’est par l’écoute et l’entraide qu’elle souhaite revaloriser ces gens et les encourager à se raccrocher à la vie, en partageant ensemble leurs forces et leurs espoirs. Depuis 2010, elle y fournit l’essentiel, sans aucune aide gouvernementale et malgré les représailles et le mépris des hauts placés.
Un documentaire absolument bouleversant qui rend hommage à une femme inspirante dont la détermination à aider ceux et celles qui ne peuvent plus s'aider eux-mêmes mérite le plus grand respect.
Jason Burnham
Coordonnateur de programmation de Tënk