Résumé
C’est à l’hôpital psychiatrique de Thiaroye, dans la proche banlieue de Dakar, que nous introduit la caméra de Joris Lachaise, en compagnie de son alliée, l’écrivaine et cinéaste Khady Sylla. À travers son expérience vécue de la maladie mentale et de ses traitements, le film cherche à explorer une histoire récente du Sénégal: l’indépendance du pays et la décolonisation de la psychiatrie.
L'avis de Tënk
Un espace saturé de lumière où seuls les visages et les corps des patients existent… Dès son ouverture, le film de Joris Lachaise nous plonge aux limites de la perception, de nos sens. Il vient nous chercher là où la folie nous interpelle, nous qui nous définissons comme «sains d'esprit». Dans cet hôpital en périphérie de Dakar, ce sont les malades qui nous parlent. Ils et elles nous questionnent, remettent en cause nos certitudes. Ici, la maladie mentale est envisagée comme s'inscrivant dans les malaises d'une société post-coloniale. Scènes de transe et rites magiques, loin de tout folklore, sont dès lors d'autres façons de soigner. Mais c'est le geste de cet homme essuyant les larmes de Khady Sylla, qui nous accompagne dans le noir de la fin de projection : d'humanité, il est question ici.
Éva Tourrent
Réalisatrice, responsable artistique de Tënk, France
Pour aller plus loin: Visionnez Une fenêtre ouverte de Khady Sylla sur son propre rapport à ce qu’elle nomme la folie.