Résumé
Dans ce long métrage documentaire, le cinéaste Pierre Goupil, atteint de troubles bipolaires, raconte son rapport difficile à la maladie et revient sur son cheminement d’artiste au sein d’une société qui accepte mal les marginaux. Le film célèbre la création, les liens sociaux et la liberté de l’individu face à tous les pouvoirs qui asservissent.
L'avis de Tënk
C’est l’histoire d’un artiste, et c’est aussi une histoire particulière du Québec. Nous sommes en 2012 et même s’il fait encore froid, il y a dans l’air la promesse d’un printemps à venir. Pierre Goupil est expulsé de son logement; petite misère ordinaire des à-côtés du monde. Qu’à cela ne tienne, les amis sont là, pour transporter les livres et faire le lit. Dans ce Québec-là, bien particulier, on prend soin de ses amis, et les feux de bois ont des allures de feu de joie.
Goupil est un illuminé; attiré par les lumières du cinéma, il s’y brûle parfois les ailes, mais pourquoi pas. Les amis sont là pour en rafistoler de nouvelles. Et quand Goupil redescend des hauteurs où il s’était aventuré, il irradie encore, baignant les autres de ses lueurs phosphorescentes.
Ainsi, malgré la solitude effrayante de sa condition de « malade », Goupil ne regrette rien. C’est une vie bien particulière, faite de visions et de grandeurs, de terreurs et d’abysses, mais qui parle d’une époque. Celle des poètes déchaînés, des amicales au coeur de l’hiver, des luttes pour s’extirper de la noirceur, même au sein de la casa obscura, via l’écran qui s’illumine pour nous aider à mieux voir.
Naomie Décarie-Daigneault
Directrice artistique de Tënk