Résumé
Nous savions que le monde n’était plus le même. Certains rigolaient. D’autres pleuraient. La plupart restaient silencieux.
L'avis de Tënk
Sur une surface divisée en triptyque se succèdent : une planète bleue, des paysages et des animaux. Puis, l’humanité entre en scène. Dans un kaléidoscope d’images, tout le monde semble s’agiter dans le même panier. Les humains sont vite voués à la destruction par la technique. Alors que la bombe atomique recouvre les trois écrans, un homme blanc prend la parole. Il tente d’inscrire la folie destructrice occidentale dans une mythologie qu’il emprunte à d’autres… We Are Become Death possède la même évidence et la même force que son titre. Et pourtant, au cours des huit petites années qui nous séparent de la sortie de ce court métrage, la grande peur semble s’être transformée. Au-delà de l’atome, on craint aussi, et peut-être comme jamais, la lente intoxication industrielle, les conflits actifs ou larvés, les destructions cataclysmiques causées par un climat détraqué. Au contraire de la colère pasolinienne, toujours en mouvement, la critique semble ici figée, comme arrêtée dans le temps. Les images d’un monde qui s’affaissent appellent pourtant d’autres manières de se penser ensemble, d’autres oppositions à formuler… coincés que nous sommes sur un petit confetti en totale surchauffe.
Martin Bonnard
Chercheur postdoctoral à l’Université McGill
et membre du labdoc
Présenté en dialogue avec La Rabbia di Pasolini de Pier Paolo Pasolini et Giuseppe Bertolucci