Résumé
Octopus a fait surface lors d’un traumatisme, au lendemain de l’explosion cataclysmique du port de Beyrouth. Le film navigue silencieusement dans ce contexte, donnant l’espace nécessaire à la myriade de questions existentielles nées de l’ampleur de cette catastrophe. Des questions sur des visions du monde non examinées, sur la souffrance et le sens, sur l’objectif collectif, et sur tant d’autres pensées discrètes éparpillées parmi les décombres. Que disons-nous lorsque nous ne disons rien du tout?
L'avis de Tënk
Octopus nous plonge au cœur de la ville de Beyrouth tandis qu’elle tente de se relever de la dévastation causée par l’explosion portuaire de 2020. La caméra sillonne lentement les ruines et nous donne à saisir l’ampleur de la tragédie, qui s’affiche sur des visages contemplant le vide. Doté d’une conception sonore brillante et troublante, ce long métrage atmosphérique dresse le portrait complexe d’une nation qui s’interroge muettement sur la violence dégagée par l’événement. Alors que la ville renaît peu à peu de ses cendres et panse ses plaies, l’État, lui, manque toujours à l’appel. Le film de Kassem s’érige ainsi comme un vibrant hommage aux rues de Beyrouth et à l’humanité de sa population.
Marlene Edoyan
Membre du collectif de programmation des RIDM
Présenté dans le cadre des RIDM en rappel