Résumé
S’immisçant dans le quotidien d’un orchestre de rumba à Kinshasa, ce film invite à une incursion dans les arcanes d’une musique monumentale de l’Afrique moderne. Ya Mayi, Alfred Solo, Kirikou, Lumumba, Pitchou Travolta, Panneau Solaire, Soleil Patron, Xena La Guerrière et bien d’autres : ils sont, bon an mal an, près d’une trentaine à alimenter la vie créative de l’orchestre de Brigade Sarbati. Entre les séances en studio et les multiples répétitions dans les coulisses comme sur les planches des concerts, les personnages se révèlent et la force de l’orchestre se déploie. Des musiciens d’hier à ceux d’aujourd’hui, des supporteurs du quartier aux mécènes de la diaspora, cette polyphonie est celle d’une capitale africaine et de ses multiples temps.
L'avis de Tënk
Rumba Rules présente une galerie bigarrée de musiciens, chanteuses et danseuses de la capitale congolaise. Les membres de l’orchestre de Brigade Sarbati sont forts en gueule, débordant de charisme, et leurs noms sont plus flamboyants les uns que les autres. On reconnaît le regard d'anthropologue de David Nadeau-Bernatchez lorsque la caméra suit les musiciens dans les rues des quartiers défavorisés de Kinshasa ou qu’elle saisit la frénésie qui se manifeste dans les rues de la ville.
Sans avoir recours à un commentaire explicatif et sans porter de jugement sur leurs images, les réalisateurs laissent toute la place aux gens qu’ils filment et à leur verve étonnante. Par le biais de leur caméra curieuse, mais dénuée de tout voyeurisme ou misérabilisme, ils captent le réel et nous invitent à le contempler avec eux. Il en résulte un documentaire aussi vibrant et débordant de vie que l'énergique musique rumba qu’il met en scène.
Jean-Philippe Desrochers
Critique