Résumé
Parsemé d’humour noir, The Patron Saints est un documentaire atypique sur un foyer pour personnes âgées et handicapées. Le duo de cinéastes s’éloigne des approches classiques en privilégiant un traitement atmosphérique envoûtant, tantôt poétique, tantôt dérangeant, tout en confiant la narration au plus jeune résident de l’établissement, qui livre ses confessions avec une étonnante franchise.
L'avis de Tënk
Tourné sur une période de cinq ans, The Patron Saints nous convie dans le monde étrange d’un établissement pour personnes âgées et handicapées. Adoptant une approche poétique hors du commun, le film privilégie l’observation patiente de ses sujets pour en tirer des réactions sincères et spontanées. Évitant les poncifs du documentaire traditionnel sur les soins de santé et les centres d’hébergement, Cassidy et Shatzky créent un nouveau monde par-delà les limites de notre espace-temps, un univers paradoxalement bizarre et banal qui apparaît à la fois autarcique et sans limites. Crue et intime, l’œuvre provoque de l’inconfort sans toutefois céder à l’exploitation ou au sentimentalisme. Malgré son ambiance parfois lugubre, elle est empreinte de légèreté et d’humour, particulièrement grâce à la narration espiègle de Jim, un jeune résident paralysé qui a passé toute sa vie dans des centres. En combinant poésie et contemplation, The Patron Saints propose une réflexion envoûtante qui révèle la fragilité d’une existence où le temps perd son sens, flottant et se fondant dans le rythme répétitif de la vie institutionnelle.
Justine Smith
Programmatrice
Semaine de la critique de Montréal