Résumé
Un réalisateur est engagé pour faire un film sur les cinquante ans de l’État d’Israël. Pendant le tournage, il se rend compte que deux autres anniversaires ont lieu au même moment : le sien et celui de la Nakba, la « catastrophe » pour les Palestinien.ne.s. Parallèlement à cela, il raconte les problèmes engendrés par un bout de terrain qu’il a acheté plusieurs années auparavant. Ce réalisateur, c’est Avi Mograbi lui-même et rien ne nous permet de différencier avec certitude les moments où il joue un rôle de ceux où ce qui lui arrive est réel.
L'avis de Tënk
Happy Birthday, Mr. Mograbi a été réalisé juste après Comment j’ai appris à surmonter ma peur et à aimer Ariel Sharon. Dans son premier film, Mograbi s'était adonné à une expérimentation sagace de la comédie documentaire déjantée, entre fausse confidence intime et vraie rencontre avec Ariel Sharon. Avec Happy Birthday, Mr Mograbi, il pousse plus loin le jeu des faux-semblants, entremêlant jusqu’à trois récits qui créent un riche enchevêtrement et amènent à se repositionner sur la dichotomie classique fiction-documentaire qui, dans ses films, n'a plus lieu d'être perçue comme dualiste. Ce jeu lui permet d'affirmer son personnage de réalisateur totalement dépassé par les difficultés que la réalité complexe de son pays lui pose. Tout déborde chez Mograbi et c’est à ce comique de la catastrophe et du désespoir qu’il s’essaie dans ce film.
Jacques Deschamps
Cinéaste
En complément, visionnez un entretien avec Avi Mograbi ici.
