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10 jours
52 min
France, 1968

Production : AMIP - Audiovisuel Multimedia International Production, INA
Français

Grand entretien



Résumé


Documentaire consacré au cinéaste québécois Pierre Perrault (1927-1999), pionnier du cinéma direct, tourné dans le cadre de l’émission française Cinéastes de notre temps en 1968. Avec une caméra légère et le son synchrone, Perrault usait de techniques modernes pour explorer les traditions du peuple québécois. Il revient ici sur la réalisation de ses films consacrés aux habitant·e·s de l’Île-aux-Coudres, son approche de la réalité et des gens qu’il met en scène. Il s’exprime également sur la mémoire et le langage.

L'avis de Tënk


Document rare issu de l’importante série française Cinéastes de notre temps, l’épisode Pierre Perrault : l’action parlée permet de plonger dans la pensée de Pierre Perrault, alors dans la jeune quarantaine. Il est fascinant d’entendre, pour une rare fois, la voix et les mots de Perrault, cinéaste qui aura consacré toute son œuvre à l’écoute des autres et à la transmission de leur parole par l’entremise du cinéma, cette « technique qui enregistre des choses qui disparaissent », comme il l’affirme à la fin de l’entretien.

L’intelligence, la vivacité du propos de l’homme et la clarté de sa démarche sont frappantes. Le cinéaste est à ce moment en voie de compléter Les voitures d’eau (1968), son troisième long métrage, et Alexis Tremblay, figure centrale de la « Trilogie de l’Île-aux-Coudres », vient de rendre l’âme. Perrault se situe donc à un moment charnière de son œuvre. Le Québec de l’époque vit aussi une étape importante de son affirmation politique et nationale, nourrie entre autres par la célèbre déclaration, encore récente lors du tournage, du général de Gaulle en 1967.

Les propos de Perrault contiennent de riches enseignements pour tout cinéaste qui s’intéresse à l’éthique documentaire et à la primauté du réel. Dans une de ses formulations simples mais fort habiles dont il a l’habitude, il avance que « [ces hommes] ne construisent pas un bateau parce qu’on fait un film; on fait un film parce qu’ils construisent un bateau. » Le cinéaste rappelle avec raison que « sans le cinéma, on ne peut pas parvenir à connaître des hommes aussi différents que ceux [qu’il a] connus. » Cette phrase pourrait résumer toute la pertinence et la beauté de l’œuvre de Perrault.

 

 

 

Jean-Philippe Desrochers
Critique

 

 

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