Résumé
Nous observons un jeune homme arabe sur quatre saisons, après qu’il ait été éloigné de sa famille pour son homosexualité. Nous l’observons de loin alors qu’il navigue dans sa solitude – tout en essayant de renouer avec sa mère.
L'avis de Tënk
Un film dont les paroles semblent parfois accessoires, parfois volontairement muettes, tués par une vitre qui sépare la caméra des personnages, écrasées par les bruits ambiants de la ville, ceux de la nuit, de la pluie, des bus et des voitures, par ceux de la société qui perdurent sans trêve, passant sous silence les peines et les douleurs qui se manifestent en nous et affectent nos liens familiaux. Des bruits qui accompagnent le jeune homme dans une peine, ajoutant ses mesures à la symphonie du quotidien. La solitude, apposée à la ville grouillante, semble plus forte encore.
On nous transporte dans un univers qui donne la voix, qui montre et qui épluche l’intime, mais qui en même temps tait, volontairement, rappelant que la parole, la vérité, l’affirmation identitaire cause parfois de grandes cassures que l’on travaille à colmater.
Aux côtés de tous ces bruits, des lumières colorées, rouges, mauves, bleutées donnent à voir, dans cette pénombre incandescente, les larmes et les sourires du jeune homme qui désire recevoir le respect de son entourage dans l’affirmation de son identité. Mais plus encore que la solitude, c’est l’amour filial qui en ressort, l’importance du lien à la culture, à la mère, à la langue maternelle, qui semble plus fort que toutes les valeurs qui l’entravent.
Gabrielle Ouimet
Directrice artistique de Tënk