Résumé
« Elle est comment votre douleur là? Sur une échelle de 1 à 10, elle est à combien ? ». Derrière le rideau blanc d’une salle d’opération, se dresse un décor abstrait, celui d’un voyage qui prendrait sa source au cœur même d’une blessure. C’est ainsi que dans un état semi-conscient, je reçois la visite du centaure Chiron. II m’indique un passage, un tout petit espace, une synapse, d’où provient un chant bien étrange… Partant d’un événement vécu et des rencontres du réel, Autopoïèse propose des chutes et des variations, une descente vers la fiction, la poésie et la mythologie.
L'avis de Tënk
Un soir de pleine lune, Anne Lepère se fracture le coude. Son premier réflexe est de demander qu’on lui apporte son enregistreur alors qu’elle attend des soins. De cette chute naîtra une poésie documentaire qui s’écrit en filigrane de l’accident et de la guérison à venir : « lorsque la douleur entre dans nos corps, nos fréquences s’alignent ».
À partir du lit d’hôpital où l’on a l’impression d’être nous aussi, un passage ouvert par Chiron le centaure nous fait passer d’un monde à l’autre - réel, fiction, mythologie - rappelant la chute d’Alice vers le pays des merveilles. Cette déambulation appuyée sur une superbe composition musicale nous mène à une astrologue karmique, une thérapeute et un luthier alors que la réalisatrice réfléchit à la raison pour laquelle les choses arrivent.
Pendant ce temps, tant dans son corps que dans le récit, la blessure amène destruction, transformation et réorganisation: une autopoïèse.
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À écouter avec des écouteurs, bien entendu.
Jenny Cartwright
Documentariste et artiste audio