Résumé
Elitza Gueorguieva filme la fabrication du roman que son alter ego biélorusse Aliona initie sur son père, aventurier maritime, physicien et rêveur, disparu au large d’une côte turque en 1995. En accompagnant ce processus de deuil et d’émancipation par l’écriture, la cinéaste bulgare invente son propre langage visuel qui amplifie la tension entre rêve et réalité, poésie et mémoire.
L'avis de Tënk
« C'est parce que certaines choses ne se nommaient pas que tu les as oubliées. »
Comment écrire lorsque les souvenirs manquent, quand l'objet de l'écriture est justement la disparition ? Les mots de la réalisatrice se mêlent à la voix précise et envoûtante d'Aliona pour nous retranscrire cette errance. Trouver l'endroit d'où écrire son histoire. Cet endroit est un langage qu'elles construisent dans une autre langue que la leur, un espace où peuvent cohabiter des voyages en bateau, une veste pleine de poches et le bortsch sur le dessus du frigo.
Ce sentiment de déracinement qui permet l’écriture nous parvient à travers divers registres de paroles et d’images qui fabriquent un film sensible et politique, mélancolique et joyeux.
Alizée Mandereau
Programmatrice