Résumé
Cinq connaissances du réalisateur sont invitées à présenter leurs mains, et rien d’autre, à la caméra. Les récits que suscite cette situation peu conventionnelle dévoilent des souvenirs sensuels et des douleurs enfouies. Les mains, rendues à une certaine indépendance, se joignent, s’agitent et dansent.
L'avis de Tënk
C’est fou tout ce qu’on peut dire avec les mains. Avec les siennes le plus souvent, bien que ce soit avec celles des autres que Christophe Loizillon nous raconte la drôle de relation qu’on entretient avec cette partie de notre corps à laquelle on a l’accès visuel le plus direct et sans doute le plus fréquent.
Ce lien visuel à nos mains n’assure pas pour autant qu’on les contrôle, et elles ont même plutôt tendance à trahir: notre âge, notre milieu social, notre genre ou celui qu’on se souhaite, nos origines… Les mains révèlent tout, ou presque. Les cinq personnages de ce court métrage racontent le reste de ce qu’ont vécu leurs mains: les séparations, les deuils, le travail, l’histoire familiale, le temps qui passe.
On dit d’une personne qui gesticule en s’exprimant qu’elle parle avec les mains. Mais dans ce film fait de plans fixes en plongée, le cadre serré sur les mains contraint les personnages à une économie de gestes. Ce dispositif sobre, sans être âpre, suscite une parole ciselée et complexe qui nous rappelle que notre rapport au monde passe aussi, beaucoup, par nos mains.
Emanuel Licha
Cinéaste et enseignant