La chasse. Ce rituel que l’humain utilise pour se rapprocher de la nature, de sa faune et sa flore, évoque bien le rapport ambigu qui le lie à la biodiversité. La destruction et la prédation sont des sphères d’action qui demeurent pratiquement inévitables le moment où l’homme pose un pied dans la forêt. Certes, c’est aussi un héritage culturel qui forge une part d’identité pour plusieurs d’entre nous; notre patrimoine cinématographique est là pour le témoigner. Combien de films de chasse avons-nous produits au fil des années? Certains en sont même devenus de véritables chefs-d’oeuvre.

Si les sentiers tracés par ces chasseurs ont été largement filmés, disséqués, documentés, rares furent les oeuvres qui l’ont fait à hauteur canine. Chien de sang, de Louis Moulin, marque les esprits par ce simple procédé, arborant une caméra à grand angle, émulant du même coup un regard animal – instinctif, alerte et curieux.

Les chiens de sang sont des animaux spécialisés, auxquels les chasseurs font parfois appel pour retrouver une bête blessée lors d’une chasse en forêt. Dotés d’un flair exceptionnel, ils remontent la trace laissée par le sang pour retrouver la proie, même sur de très longues distances. À leurs côtés, leurs maitres suivent le fil invisible de la piste, silencieux, attentifs au moindre frémissement du sous-bois.

Jason Todd
Directeur artistique
Tënk