Avant d’être « un Alzheimer » comme il le dit lui-même, Claude est d’abord un corps qui habite un cadre. Alternant les différents plans fixes d’une chambre impersonnelle, le personnage détonne par sa seule présence : la tête de travers sur les rebords de son lit sans oreillers, le corps en zigzag, ses oreilles tombantes et ses cheveux ébouriffés. Claude impose, voire se positionne, dans son altérité; casse le blanc des murs, tord la pièce, efface son exactitude. On oublie ainsi le reste, des voix dans le couloir jusqu’à sa maladie. Au contraire, on se laisse porter par l’élégance de ses mains sur le piano, par son rire en éclats; on pose nos livres et nos partitions parce qu’on préfère s’écouter comme des amis, parce qu’ « avec quelqu’un, c’est plus difficile d’oublier. »

Rémi Journet
Assistant éditorial de Tënk

Présenté en partenariat avec