Résumé
Par le biais de reconstitutions fictionnelles et de témoignages, ce document vidéo démontre comment les femmes vivent le viol et toutes les formes d’agression qu’elles subissent dans la rue, dans leur foyer ou dans leur milieu de travail. Il explique comment la peur, l’humiliation et la frustration finissent par faire partie de l’univers quotidien des femmes, et comment toute cette violence contre les femmes – exercée de mille façons – contribue à leur oppression globale.
L'avis de Tënk
Ce documentaire majeur et peu diffusé aujourd’hui est le fruit d’une collaboration entre deux pionnières de la vidéo légère qui travaillèrent respectivement dans les collectifs Vidéo Femmes à Québec (Helen Doyle) et le Groupe Intervention Vidéo à Montréal (Hélène Bourgault) dans les années 1970-1980.
Réalisé en 1979, Chaperons rouges est l’un des premiers documentaires québécois à aborder frontalement les violences sexuelles dans un Québec encore absorbé par sa quête d’indépendance. Film audacieux à la forme hybride, entre performances dansées (Christiane Viens) et entrevues viscérales, les deux réalisatrices nous invitent plus largement à réfléchir au devenir de nos luttes féministes. Bien avant le mouvement #MeToo, les témoignages du film dévoilent des récits de survivance et de résilience et font écho aux milliers de messages des victimes diffusées sur nos réseaux sociaux. Ici la vidéo remplace nos claviers d’ordinateur pour saisir l’urgence d’une époque et mettre en lumière des femmes qui s’insurgent et brisent le silence.
Julia Minne
Doctorante et programmatrice