Résumé
En 1963, quatre ans après la prise du pouvoir par Fidel Castro, Agnès Varda revient de Cuba avec 1800 photos en noir et blanc et en a fait un documentaire didactique et divertissant.
L'avis de Tënk
Salut à Agnès, la cueilleuse d’images. L’artiste engagée. Voici son film photographié à Cuba, monté à Paris, narré en duo avec Michel Piccoli. Salut à ce cinéma inventeur de formes. Documentaire d’auteur, béni par le Kaïros, dieu du temps opportun. Être là au bon moment. Capter, saisir le changement des moeurs. Sa curiosité l’aura menée avec sa caméra aux quatre coins de l’Amérique, dans les années les plus révolutionnaires. Aux États-Unis avec les Black Panthers et à Cuba, quatre ans après l’arrivée au pouvoir de Fidel Castro. Leçon d’histoire et de montage, on apprend en avançant dans ce diaporama rythmé, sélectionnant ses images au sein de 1800 photos prises par Agnès durant son séjour. Trente minutes pour raconter un pays. Voici la rumba. Les révolutionnaires rebelles. Les étudiants qui apprennent à lire aux paysans. Wilfredo Lam, le Picasso cubain. La danse des foulards. Les volontaires aux champs. Les femmes cubaines. La lumière. Le dimanche où l’on ne fait rien. Où l’on s’endimanche. La maison d’Hemingway où rien n’a bougé, y compris le jardinier. Le temps saccadé, les arrêts sur images fixes, nous font goûter l’île et la rue cubaine. On y danse avec le peuple. Sans aucun artifice. Une fois de plus, la magie opère. Celle d’Agnès. Unique. Poétique. Politique.
Jennifer Alleyn
Cinéaste