Synopsis
Pendant un an, Denis Gheerbrant s’est rendu à Marseille, à Charleroi, à Bruay, à Genève, dans les banlieues industrielles en déclin. « J’avais une règle du jeu qu’on peut énoncer comme suit : quelle image de toi-même mets-tu en scène dans ta vie ? » Et la vie fait penser à une remarque de Louis Malle qui disait que le tournage de documentaire en cinéma direct accélérait considérablement la construction d’une amitié. Le spectateur garde l’impression que Denis Gheerbrant a réussi à nouer des amitiés rapides, mais fortes. Les propos de différents personnages concourent à dresser les contours d’un système de références commun à tous les grands bassins industriels, qu’ils soient du Nord ou du Sud. Un grand thème les rassemble : la disparition de ce que l’on appelait la classe ouvrière.
A word from Tënk
Cinéaste de la rencontre et de la proximité, Denis Gheerbrant nous mène dans un voyage étonnant autour des territoires sacrifiés de la classe ouvrière, se liant au gré du hasard pour enregistrer et transmettre la langue bouleversante de celles et ceux qui survivent, entre isolement et espérance.
Tandis que sa caméra glane des fragments d’intimité et de mémoire, le documentariste construit patiemment un dialogue riche et éloquent avec ses protagonistes, recueillant toujours seul une parole fragile et imprévisible. Car Gheerbrant ne couvre ici aucun sujet ni enquête sociologique, l’art de son film est celui de l’instantané et du moment présent.
Dérivant par touches impressionnistes, Et la vie parvient alors à rendre sensible le destin collectif de l’individu et susciter un sentiment grisant de plus en plus rare sur nos écrans : celui d’une appartenance ample et frontale au peuple.
Terence Chotard
Filmmaker